Laurent A. DERRIEN
Il est né le 10 février 1892, à Groix. Probablement, fils de Jean Marie (à vérifier), né en 1869 à Penvénan (Cotes d'armor, entre Tréguier et Perros Guirec) et de Marie Anne LE PORT, née à Groix en 1871. Ils se sont mariés à Groix en octobre 1891. Il est marin, quartier-maître torpîlleur, elle est repasseuse. Ils habitent en 1914 à Ker Port Lay.
L'ile de Groix est une commune
(et un canton) composée d’une seule île de 4km sur 8. Située
à 36 mètres d'altitude et voisine, par la mer, des communes de
Larmor-Plage, et
Port Louis. Elle compte aujourd'hui environ 2 350 hab. (mais en
comptait 5800 en 1914) (appelés Grésillons ou Groisillons) qui résident
sur une
superficie de 14,8 km² (soit 158,7 hab/km²). Située à 5 milles de la côte, elle se trouve au large du port de Lorient
(8 milles marins).
Il
passe toute son enfance et toute son adolescence entre l'animation du port (Port Tudy) et l'ombre du clocher
de l'église de Loctudy, le bourg.
Très
tôt, comme presque tous les natifs de l'île, il embarque comme mousse
(vers 14/15 ans, peut-être même plus tôt) sur un thonier, commandé par
son père, un oncle ou un voisin. En 1914, l'île compte plusieurs
centaines de ces navires appelés "dundees" qui chassent le thon du
début juillet à la fin septembre, du golfe de Gascogne au large de la
pointe bretonne.
Il effectue son service militaire, depuis le mois d'octobre 1912,
et en vertu de la loi des "3 ans", il est appelé à poursuivre jusqu'en septembre 1915. Il a 22 ans, quand les hostilités sont déclarées. Il est célibataire.
En 1914, il est matelot de 2ème classe. Il n'a pas
de spécialité ni d'affection sur un bâtiment, on le verse
donc dans un bataillon de fusiliers marins.
Rapidement, ils sont informés qu'ils vont se rendre à Paris, pour une mission de maintien de l'ordre dans la capitale. Pour le jeune groisillon, c'est l'aventure, c'est une mission, plutôt réjouissante, les "vieux de la vielle" lui disent que les marins ont toujours eu la côte auprès des parisiennes.