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Groix Mémorial 14/18
8 juin 2010

La Guerre est déclarée

Mardi 4 août, l'armée allemande franchit la frontière belge; cela pousse la Grande-Bretagne, outrée de la violation du territoire belge, qui la menace directement, à prendre part au conflit, elle déclare la guerre à l'Allemagne.

Mercredi 5, le Monténégro déclare la guerre à l'Autriche.

Jeudi 6, l'Autriche à la Russie, et la Serbie déclarent la guerre à l'Allemagne. Les premières troupes anglaises débarquent sur le sol français.

Ce même jour (ou le 7), au cours de la prise d'armes marquant le départ du 62ème R.I., le colonel Costebonnel, dans une harangue empreinte du "plus pur patriotisme", indique à tous "le chemin du devoir et la grandeur du sacrifice que la Patrie attend d'eux". Un immense cri de "Vive la France" répond à ces "nobles paroles"

Vendredi 7, première offensive française en Alsace.

Le président du Conseil, André Viviani, demande aux femmes de France de remplacer les hommes pour les travaux des champs : "Remplacez sur le champ du travail ceux qui sont sur le champ de bataille". 

Aout14  depart_1914

Ce jour (et le 8 à 4h.), le 62ème R.I. s'embarque à Lorient. Le trajet de la caserne à la gare (sous une pluie terrible) est, pour le régiment, une véritable marche triomphale. Une foule émue l'entoure et l'acclame sans discontinuer. Le sous-préfet, la municipalité et toute la population lorientaise se trouvent à la gare pour saluer le drapeau et les bataillons qui partent pour la frontière. L'histoire officielle dit que; "les soldats sont animés d'un enthousiasme indescriptible; des cris de joie s'élèvent de toutes parts, on a l'impression que chacun s'apprête à faire consciencieusement son devoir pour défendre le sol sacré de la Patrie menacée et déjà envahie".

Les trains réalise l'itinéraire Nantes, Le Mans, Chartres, Reims, Verdun en plus de 36 h. En cours de route, à Versailles, le régiment apprend la prise de Mulhouse (par les Français). Cette nouvelle soulève de nombreux cris d'enthousiasme.

Le samedi 8, le Monténégro déclare la guerre à l'Allemagne.                

Dimanche 9, vers 22h., le 62ème débarque, au clair de lune, à Châtel-Chéhery (Ardennes); aux confins de la forêt de l'Argonne,  près d'Apremont et du funeste bois de la Gruerie dont nous reparlerons.

Lundi 10, le 62ème, après une marche sous un soleil épouvantable, cantonne à Germont et à Belleville (3ème bat.). La troupe est bien accueillie.

Mardi 11, les marches de concentration commencent. Les 11, 12, 13 et 14, le 62ème stationne à Oches. Pour éviter tout incident, les officiers consignent les débits de boissons. La troupe couche plusieurs nuits dans les bois de la Besace.

Mardi 12, la France et la Grande-Bretagne déclarent la guerre à l'Autriche

Le Vendredi 14, débute la 2ème offensive française en Alsace et l'offensive française en Lorraine et sur les Vosges.

Le samedi 15, l'armée belge se replie dans son ensemble sur Anvers. A partir de cette date (jusqu'au 29), contre toute attente, la Prusse orientale est envahie par les troupes russes (elles-mêmes arrêtées à Tannenberg). Le 62ème continue sa marche et se porte dans la direction de Sedan et atteint Noyers (au sud de Sedan).

Le dimanche 16, à 8h, un peloton de la 8ème cie du 62ème est envoyé à Bazeilles en soutien de la cavalerie divisionnaire opérant sur la rive droite de la Meuse en liaison avec la 21ème D.I. A 13h., la 9ème cie est dirigée sur Vadelincourt pour reconnaître les passages de la Meuse; à 16h., le 62ème, qui fait partie de l'avant-garde de la division, se porte sur Muno par Douzy, Pourru St Rémy et Messincourt. Il atteint Muno (Belgique) à 22h. où il s'installe en cantonnement d'alerte couvert par le bat. Voilliard qui prend les avant-postes. L'accueil de la population est excellent; elle offre à ces braves soldats français boissons et tabac à volonté.

C'est le 17 août que les 3 compagnies de fusiliers marins défilent sur le cours Chazelles, pour aller prendre leur train pour Paris (voir article suivant)

Le jeudi 20 août, les allemands entrent dans Bruxelles, ville ouverte. Après quelques succès en Alsace et en Lorrain, l’armée allemande contre-attaque et oblige les français à reculer les 21, 22 aout, mais ces opérations qui ont lieu sur ce front n'auront qu'une valeur secondaire. Tout l'intérêt se porte sur la Belgique. Ici, les Anglais ont pris contact à Waterloo avec les Allemands. Heurts aux forces ennemies en avant de Charleroi, entre cette ville et Namur, c'est-à-dire sur un champ de bataille classique et qui a été souvent favorable aux armées françaises. Les troupes allemandes cantonnées à Bruxelles ont quitté précipitamment cette capitale pour descendre vers Namur par Nivelles. Le 62ème qui est entré en Belgique se dirige sur Paliseul, mais, avant d'arriver, on entend la fusillade. Le général de division pousse le 62ème sur Maissin pour appuyer les régiments déjà engagés. Les Allemands ont mis le feu au village. Arrivant par le sud, on entend le bruit du canon et celui de la fusillade qui augmentent d'intensité. C'est le baptême du feu. Le feu de l'infanterie allemande devient extrêmement violent, un ennemi invisible, en position sur les hauteurs, avec un grand nombre de mitrailleuses, ouvre un feu nourri; les bataillons subissent des pertes sérieuses. Vers 19h., le clairon sonne la charge, les hommes s'élancent à l'assaut, Maissin est pris et 60 prisonniers sont faits. Pendant la nuit, les hommes sont réveillés dans la nuit par une contre-attaque, le village est de nouveau en feu, des coups de feu éclatent de partout. Les hommes prennent la fuite, après avoir repoussé 3 contre-attaques. Le régiment se débande.

Dimanche 23, pendant que le Japon déclare la guerre à l'Allemagne, on assiste au repli général de la Vème Armée française Dans ces premières journées de bataille un grand nombre d'officiers et de soldats tombent glorieusement non sans avoir fait subir à l'ennemi des pertes plus lourdes.

Lundi 24, le 62ème bat en retraite sur la Meuse et se dirige par Illy et Givonne /Sedan, où il passe le fleuve, le régiment traverse Sedan sans s'y arrêter. Il cantonne dans un bois, dans des tranchées à Vadelincourt.

Mardi 25; le 62ème est alerté, il reçoit l'ordre de mettre en état de défense et d'occuper Vadelincourt et Fresnois avec mission d'interdire les passages de la Meuse. La 10ème cie livre une bataille terrible à Chevenges. Jour de chance pour les groisillons, aucun ne fait parti de nombreux morts. C'est à ce moment que Moltke, jugeant la partie gagnée sur le front occidental, s'inquiète du front russe et ordonne le transfert de 6 corps d'armée vers lui. En fait, 2 corps seulement y seront envoyés, mais leur absence se fera lourdement sentir lors des combats décisifs livrés sur la Marne une semaine plus tard. Le 62ème, reçoit l'ordre de se replier sur Château Rocan au sud-ouest de Chéhery

Le jeudi 27, Moltke ordonne à ses commandants d'armée de "marcher sur Paris". la 22° D.I. bat en retraite sur Chaumont - St Quentin. Le 62ème se reforme à Malmy où doit être prise une position de repli pour permettre à la D.I. de se reconstituer. A 13h., le 11ème C.A. reprenant l'offensive, le 62eme quitte Malmy et se porte par Chéhery dans la direction de Bulson - Saint-Quentin où la D.I. doit contre-attaquer. La résistance de la Belgique a ralentie l'offensive allemande.

La principale colonne de l'armée d'invasion avance. Elle était hier dans la forêt de Compiègne (28 août). Cependant sur ses flancs. L'armée française tient bon. Mais c’est déjà une véritable hécatombe dès le premier mois de la guerre ; d'août 1914 à décembre, 492 000 soldats français tombent. En toute hâte, le général Joffre relève de leur commandement 134 officiers généraux, les envoyant en disponibilité dans la 12ème Région militaire, celle de Limoges d'où l'expression " limoger " restée célèbre.

Le samedi 29, une vigoureuse contre-attaque de la 5ème armée à Guise brise l'élan allemand. Le 62ème régiment est attaqué dans la nuit, et nouvelle débandade

Le dimanche 30, Joffre donne l'ordre de repli général vers la Seine. Le 11ème C.A. reprend son mouvement de retraite sur l'Aisne. Le régiment se porte par Mametz /Suzanne où il reçoit l'ordre de contre-attaquer sur Tourteron. Ce mouvement ne peut s'exécuter et le 62ème se porte alors sur Attigny, où il passe l'Aisne, il marche ensuite sur Vaux-Champagne où il bivouaque. Pendant la nuit, il met en état de défense les hauteurs au sud d'Attigny.

Le lundi 31, Compiègne à 80 km de Paris est occupé. A 5h, le 62ème reçoit l'ordre de quitter ses positions et de se porter au nord-est de Pauvres où la 43ème brigade, formant arrière-garde doit s'établir sur 2 lignes : le 62ème à droite, le 116ème vers Pauvres.

Septembre

Kluck atteint, le mardi 1er septembre, Crépy-en-Valois et Villers-Cotterêt, prêt, semble-t-il, à attaquer Paris dont ses avant-gardes ne sont qu'à quelques dizaines de kilomètres.

Retraite générale des armées françaises et anglaises sur une ligne Bray/seine, Nogent/seine, Arcis /aube Vitry le François, Bar le Duc Le glissement vers le sud-est des armées allemandes qui va donner l'occasion patiemment attendue d'une contre-offensive.

Le changement d'orientation des armées allemandes est discerné dès le 31 août. Mais il faut attendre le 3 septembre pour que ces renseignements soient pris en considération. On comprend vite, malgré les doutes, le parti que l'on pouvait tirer d'une attaque menée depuis le camp retranché contre les colonnes allemandes en marche.

Le mercredi 2 septembre, l'état-major est encore persuadé que les Allemands marchent sur Paris. Le gouvernement quitte la capitale où le général Gallieni s'apprête à soutenir un siège. Le même jour, le 116ème est chargé de tenir la Suippe; le 62ème, soutenu par un groupe d'artillerie, doit tenir Moronvillers. Mais l’ennemi prend le village à 21h.. Le régiment, qui a reçu alors l'ordre de se replier, gagne Prosne où il arrive à 23h. et il cantonne.

Le jeudi 3, le 62ème quitte Prosne à 4h. et se porte par Mourmelon-le-Petit, sur les Grandes Loges.

taxis   Dès le vendredi 4, Gallieni rassemble toutes les forces disponibles du camp retranché (6.000 soldats), pour agir rapidement, il réquisitionne tous les taxis parisiens afin de transporter les hommes et ordonne à la 6ème armée de marcher sur le flanc droit de Kluck entre Senlis et Meaux. Ce renfort inespéré de troupes fraîches pèsera lourd dans la victoire de la Marne.

Ce même jour à 4h, le 62ème quitte le bivouac, traverse la Marne à Matougue et se porte dans la direction de Chéniers puis vers Soudron, que le régiment atteint à 22h.

Joffre décide que l'on se battra sur la Marne. Mais que feront les troupes harassées par 15 jours de retraite ? Seront-elles en état de reprendre l'offensive ? Enfin quelle date fixer pour le jour J. ? Joffre hésite, envisage le 7, puis avance la date au 6 septembre. Aussitôt, il rédige et signe les dispositions générales en vue de la bataille prochaine.

Le 5 septembre: les divisions de Kluck franchissent la Marne à Château-Thierry et à l'ouest.

Ce même jour, le 62ème se porte, par Vatry, sur Sommessous. A 9h, il reçoit l'ordre de s'installer, au nord de Sommessous. Les 2ème et 3ème bat. prennent position de chaque côté de la route de Chalons. Le 1er bat. est en réserve. A 17h., les dispositions sont modifiées. La 43ème brigade doit tenir solidement Sommessous et les passages de la Somme.


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